Quartiers du commandant Skraker

La porte des quartiers de Skraker donne sur une salle plutôt spacieuse, baignée par la lumière artificielle, ici altérée et adoucie par des plaques de verre teinté vissées aux lampes plates du plafond, donnant à la pièce une lueur cuivrée. Les étagères s'encombrent rapidement de milliers de livres allant de vieux livres d'histoire et de géographie terrienne à des traités d'art militaire, en passant par des holo-ouvrages scientifiques récents.

Une imposante collection d'armes diverses encombre une table, où sont classés par taille une rangée d'armes blanches, des grenades diverses, des armes laser et même quelques armes à projectiles.

Un écran géant occupe tout un mur de la pièce, connecté à une vingtaine de chaines de télévision terrienne, et à quelques caméras de surveillance du vaisseau sélectionnées par Skraker. Un tableau de commandes métallique greffé sur le bureau de verre au centre de la pièce principale permet de contrôler le son et l'affichage.
Sur une annexe du même bureau est posé, à portée de main et hors de vue d'un visiteur éventuel, le "Desert Eagle 666", arme hybride fétiche du commandant, à côté de chargeurs et d'une rangée de tubes explosifs et de fléchettes.
Bien que cela puisse surprendre dans un habitat militaire, une étrange formation métallique en forme de pyramide aztèque laisse ruisseler de minces filets d'eau de son sommet jusqu'à sa base, alimentant des plantes d'origine variable disposées sur différents degrés.

Dans une annexe se trouve la chambre de Skraker, identique à celle des soldats du rang, ne comportant en tout et pour tout q'un lit, une table de nuit sur laquelle reposent quelques holo-ouvrages et un poignard, ainsi qu'une penderie comportant différentes versions de l'uniforme paramilitaire du commandant.
Dans une autre annexe se trouvent les commodités et l'éco-douche brumisateur.
Pour terminer, une petite pièce qui devait sur les plans tenir lieu de cuisine, mais dont l'usage à été modifié puisque Skraker préfère manger avec ses soldats, est remplie de tout ce que l'ancien officier français n'a pu caser dans la salle principale, c'est à dire des armes, des livres et des plantes.
Malgré cela, dans les quartiers de Skraker règne une sensation d'ordre, de rigueur et de logique.

Skraker, assi à son bureau, active un ordinateur, dont l'holo-écran s'affiche dans les airs. Dans le même temps, il se connecte par interphone au centre de commandement.

Ici le commandant des forces de débarquement Skraker. Veuillez me transmettre mes effectifs.

Bonjour, commandant.

Nous ne disposons actuellement d'aucune flotte.

Utopia 1 est un vaisseau de survie et n'est donc pas militaire.

Cependant, nous auront prochainement un arrivage de vaisseaux militaires qui nous servirons pour escorter Utopia 1.

C'est ensuite à l'Amiral de répartir ces effectifs.

Nous vous contacterons lorsque les vaisseaux seront en route.

Qui commande les forces de sécurité du vaisseau ?

Vous monsieur, les militaires sont la police.

Parfait.

Je vous remercie, messieurs.

Skraker coupe la communication, et se plonge dans l'étude d'un nouveau rapport sur la situation terrestre.

Skraker entre dans son bureau, puis met en marche plusieurs holofenêtres de communication, l'une avec un lieutenant des Forces de Sécurité, l'autre avec le centre médical 17, là où a été transféré le corps de Nicos.

Au lieutenant:

Lieutenant, mobilisez plusieurs réservistes, et chargez les de sonder l'opinion de la population vis à vis des militaires en général, ainsi que de l'amiral Faren, en civil et discrètement, bien entendu.

Au médecin sergent:

Sergent, transmettez moi l'état de santé et les courbes vitales de l'individu que je vous ai envoyé.

Lieutenant :

Bien mon commandant.

Je précise simplement que nous n'avons aucun réserviste mais bien uniquement des militaires, qui sont au nombre exact de 400 000 sur le vaisseau.

Nous établirions une petite mission de sondage en civil.

Vous aurez notre rapport dans quelques jours.

Médecin :

Cela fait bien longtemps que Nicos est mort.

Nous ne savons que faire du corps. Devons nous le jetter dans l'espace ?

Il baissa la voix.

Après tout, il ne nous sert à rien...

Pas de gâchis, médecin.

Récupérez les organes, les muscles, la peau, les nerfs, les os, et toutes les parties du cerveau non relatives à la mémoire.

Ce serait une bonne habitude à prendre.

Skraker sourit.

Skraker put entendre des bruits de pas et des exclamations.

_ Mais mais qu'est ce que vous faîtes? Mais vous n'avez pas le droit! Amélie, préviens la sécurité!

On entend le bruit sinificatif d'un corps qui tombe mollement contre un bureau, des cris et toujours ce même bruit sourd .

Skraker attrape son Desert Eagle et une ceinture de grenades, et part au pas de course vers l'infirmerie.

Il lui fallut demandé plusieurs fois son chemin au système de guidage personnel du vaisseau par le biais des intercoms. Il dut parcourir plus d'un kilomètre au pas de course pour finalement se retrouver devant le sas de l'infirmerie, devant le oeil critique des passants. On pouvait lire dans leur yeux " c'est le commandant Skraker, le toutou soldat de Faren." ou " encore un soldat armé, quelle honte!"

Skraker regarde ceux qui, de toute évidence, le considèrent comme un pantin, avec le regard que l'on jette habituellement aux attardés mentaux, et porte un regard amusé sur ceux qui s'indignent de le voir porter une arme.
Le voilà tout près de l'infirmerie (c'est bien de l'infirmerie que ça vient ?).

hj: oui tu es juste devant et ca venait bien de cette infirmerie^^

Skraker frappe à la porte, puis se décale de façon à ne pas être en face.

Quelques secondes plus tard, on entend des bruits de pas. La porte s'ouvre sur un homme d'une vingtaine d'années. Il ne portait pas d'habits d'infirmier ou de médecin, mais ne semblait pas armé.

Skraker passe discrètement son arme dans sa ceinture après l'avoir cachée derrière son dos.
Il décide d'essayer un coup de bluff, et invente un nom au hasard, en observant la réaction de son interlocuteur.

Bonjour.
Docteur Oliver Payne, je présume ?

Le jeune homme eut un moment d'hésitation. Il semblait trés destabilisé, comme perdu dans un autre monde. Il ne répondit pas immédiatement, cherchant de la main un support comme pour se soutenir face à un colosse.

_ Euhhh bennn heuuu... vous... enfin... moi....

Il restait comme hypnotisé devant le militaire. Et soudain, le feu lui monta aux joues et il referma rapidement la porte avec un désolé étouffé.

Skraker vire au cramoisi. Il respire un grand coup, entre et saisit celui qui lui a fermé la porte au nez par le col.

Si tu me refais quelque chose dans ce genre, même ta mère ne te reconnaitra plus.
On entame un dialogue constructif ou je te ravage la face tout de suite ?

Le jeune homme n'osait pas lever le regard. Il était rouge de honte et semblait vouloir être aussi petit qu'une souris
D'une petite voix timide il commença:

_ Ben... c'est que je ne suis pas habitué a quelqu'un d'aussi franc... et je suis un peu perdu... c'est la première fois que je vois quelqu'un comme vous...

Il détourna la tête, mort de honte.

_ Je sais que c'est pas bien de fuir ses sentiments, mais c'est que.. je suis de confession catholique et que... ben c'est la première fois que ca me fait un telle sensation... Vous comprenez

Ah.

Skraker lâche le jeune homme.

Navré, mais je suis hétérosexuel.
Si tes sentiments te gênent, tu peux consulter un psychiatre. tu peux aussi les accepter et trouver des gens comme toi.

Prenant conscience qu'il est en train de psychanalyser un jeune homme subissant ses pulsions homosexuelles post-adolescentes, Skraker se rappelle qu'il n'est pas ici pour ça.

Il l'asseoit sur un des fauteuils de la salle d'attente, et s'asseoit en face.

Pourquoi es-tu ici ?

Le jeune homme s'installa silencieusement en face de Skraker. On pouvait voir qu'il était trés gêné.

_ Je m'app.. Appelle Tanos Zora monsieur... Et j'ai 17 ans! Je serais bientôt majeur vous savez... et j'ai aucune famille... et vous êtes la seule personne qui est gentille avec moi... alors... je suis désolé si je suis gênant pour vous, je n'es jamais été aimé... et je... enfin...

Il tomba dans un lourd silence. Puis, il reprit quelques minutes plus tard.

_ Je suis allé à l'infirmerie parce que j'ai réouvert ma blessure au ventre... Et... Non...ce n'est rien...

Il se tenait misérablement contre le dossier de sa chaise, les yeux embués de larmes. Son corps maigre tremblait pitoyablement et ses larmes n'étaient réfrénées que la honte d'être aussi faible devant la personne qu'il chérissait le plus au monde.

Ce genre de pulsions arrive parfois à la sortie de l'adolescence, mais en général ce n'est que provisoire.

Dis moi, Tanos, depuis combien de temps attends-tu ici et as-tu vu quelqu'un rentrer ?

Le jeune garçon ne releva pas la tête.

_ J'ai vu quelques personnes entrer dans l'infirmerie, mais ce que je ne comprend pas... c'est qu'il n'y a aucun médecin de disponible...

Il ne dit rien de plus, tenant douloureusement son ventre.

Skraker sort sa carte magnétique et ouvre un petit placard médical.
Il lance une boîte de médicaments à Tanos.

Ca atténuera la douleur.

Dis moi, tu te débrouille comment avec ça ?

Skraker vient de sortir son arme et tend un pistolaser à Tanos.

» Skraker
» Quartiers du Général Weolyn