Bureau et Appartements de Rüdiger Heinrisch

Le sas froid et dur de l'extérieur de la pièce, donnant sur le couloir, contrastait très fort avec l'intérieur du bureau de Rüdiger Heinrisch. Mais avant d'y pénétrer, il fallait passer par celui, beaucoup plus exigu, de sa secrétaire personnelle, qui veillait comme un chien de garde à toutes les personnes qui passaient par là, même en l'absence du prêtre.

Le bureau de celui-ci était sombre, avec une décoration sobre, mais élégante. Un lourd bureau en ébène finement cisaillé de détails floraux était surmonté d'une lampe de bureau dorée à l'axe mouvant. Les murs de la pièce étaient recouverts d'une peinture pourpre, et tous les mètres, une lampe murale accordée à celle du bureau était accrochée. Trônant derrière le bureau, un imposant crucifix en bois sombre était accroché, nu, sans représentation du Christ ni aucune fioriture inutile. Une simple croix de bois noir...

Sur la droite se trouvait une imposante bibliothèque contenant des manuscrits très anciens et uniques, qui relataient des choses que la plupart du commun des mortels n'aurait jamais le privilège de lire. Des manuscrits occultes à la genèse de la bible, de livres de politique à des livres de droit, d'histoire des religions. Tous étaient recouverts de couvertures en cuir, parfois plutôt abîmées.

En vis à vis de cela, une porte, en ébène elle aussi, donnait sur les appartements privés du prêtre. La décoration était semblable. L'imposant lit et les meubles étaient eux-aussi faits de bois sombre, et les couvertures de couleur pourpre. Un autre crucifix, plus détaillé cette fois, pendait au dessus du lit. Une garde robe immense était installée sur le mur à droite, mais mis à part les soutanes et chapeaux, chemises et sous-vêtements de Rüdiger, nul ne savait ce que contenait ce grand meuble. En face de cette armoire était accroché au mur une peinture connue de tous les terriens, qui avait pu réchapper à la perte des oeuvres majeures des grands musée de la Terre: la Joconde était mise en valeur par deux spots de lumière faible qui protégeaient la précieuse peinture, tout en révélant les détails artistiques de l'oeuvre.

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Rüdiger entra enfin dans les lieux qui lui étaient réservés. Après avoir salué avec bienveillance sa secrétaire, il entra dans les lieux en poussant un soupir satisfait. Ici avait été reconstitué, à sa demande, la réplique exacte de son bureau et de sa chambre sur terre. Il avança vers son lourd siège d'ébène et s'assit confortablement à son bureau, regardant les quelques papiers qui déjà traînaient par-ci par-là. Il les étudia chacun soigneusement, sans rien dire, avant de se relever après quelques minutes. Il avait fait une promesse à l'un des scientifiques de l'équipage, Monsieur Xanto, et il comptait bien tenir sa promesse... Ce n'était pas le moment de tromper son monde, surtout en cette période du deuxième tour des élections... Il sortit de la pièce en donnant des consignes précises à sa secrétaire...

« Vous noterez avec précision toutes les personnes qui se présenteront à mon cabinet durant mon absence, ainsi que le motif de leur visite. Je ne sais pas quand je reviens, ne les retenez donc pas, je les contacterai moi-même quand j'en aurai le temps... »

La secrétaire qui était confortablement installée dans son fauteuil de cuir, tapotait sur les touches tactiles de son ordinateur incrusté dans son bureau en verre.
Elle leva la tête et répondit d'un ton sérieux :

Bien monsieur, je ferais un listing détaillé et vous en ferez part lorsque vous me le demanderez.

C'est noté.

Le gouverneur Heinrisch était de retour dans son bureau. Il avait fait demander ses cinq nouveaux conseillers pour les concerter avant la première réunion au sommet des quatre dirigeants du vaisseaux. Ils ne devraient plus tarder maintenant, normalement. En les attendant, Rüdiger se rendit auprès de sa secrétaire. Il lui demanda d'une voix calme...

"Quelqu'un est-il passé durant mon absence?"

Non monsieur, il n'y a personne pour le moment.

Elle réfléchis un instant.

Hum...

Ah si, j'ai eu une plainte en ce qui concerne un petit litige dans la cantine.
Une femme aurait voulu manger deux fois ce midi, le cuisinier ne voulait pas...

C'est alors que les quatres conseillers : Monsieur Ferdinand Forez, Sandra Valette, Hanz Kaller, ainsi que Andréa Morati se présentèrent au bureau du Gouverneur.

Rüdiger fut quelque peu surpris que personne n'était venu à son bureau durant la journée, malgré son discour. Il l'était parce qu'il s'attendait à une grande affluence de plaintes diverses, de monde, de personnes mécontentes ou qui voulaient lui donner des félicitations. Mais le fait que les civils ne soient pas venus prouvaient qu'ils n'étaient pas stupides, et qu'ils avaient bien compris ce qu'il entendait par 'soucis privés' lors de son laïus.

En ce qui concerne la plainte de la cafétaria, il sourit légèrement. Ce n'était pas très important. Il irait à l'occasion se servir un repas et en discuter calmement avec le cuisinier, mais ce n'était pas le plus urgent...

Les quatres conseillers et la conseillèrent se postèrent bientôt devant la porte de son bureau. Il les fit entrer sans plus attendre et les invita à s'installer dans les fauteuils qui faisaient face au sien, de l'autre côté de son bureau. Il y en avait justement cinq. Rüdiger ne pensait pas un jour à recevoir plus de personne simultanément dans son lieu de travail. Il s'acouda à la table et regarda chacun de ses confrères en les saluant poliment de la tête avant de démarrer d'un ton neutre, mais souriant.

"Messieurs, Madame, je suis heureux de vous accueillir en mon bureau pour notre première réunion de travail. Je vous félicite chacun pour vos résultats lors des élections et suis heureux de travailler avec vous. J'espère que je peux vous faire confiance et que vous ne trahirez pas celle-ci..."

Il marqua une courte pause avant de poursuivre...

"Comme vous le savez, une réunion au sommet sera bientôt organisée. Je tiens à ce qu'une chose soit claire: Nous sommes six politiciens, et nous avons donc une plus grande puissance, étant plus nombreux que les autres corps de métier. Je ne vous demanderai pas d'enfoncer les trois autres catégories, loin de là, puisque les civils ont décidé eux-même un pouvoir divisé en quatre. Mais il va de soi que si des votes doivent avoir lieu, nous devons restés unis quand à nos idéologies. Je pense avoir le soutien d'un des scientifiques, et le général ne me semble pas assez stupide pour s'élancer contre moi... Néanmoins, j'ai senti parmi ses hommes une certaine réticence à partager le pouvoir... Il faudra donc être vigilent quant à ça..."

Il croisa à ce moment les doigts sur son bureau.

"Voilà mon discour terminé, vous savez ce qui vous reste à faire... Mais auparavant, j'aimerais que vous vous présentiez chacun brièvement, et que vous me disiez votre point de vue sur la politique à mener sur ce vaisseau... Et bien sûr si vous avez des demandes particulières quand à des sujets à aborder lors de la réunion des 4 dirigeants..."

Ferdinand Forez prit alors la parole :

Ferdinand Forez, je suis l'ex conseillé du gouverneur de Suède, qui as réussit à me pistonner pour monter à bord de Utopia1 alors que celui-ci voulait rester sur terre, et mourir avec sa patrie.
Je pense donc avoir une solide formation politique et j'ai étudié pendant près de 10 ans en droit, pour atteindre ce niveau.
En ce qui concerne mon point de vue sur la politique que nous mèneront sur le vaisseau, elle sera identique à la vôtre. Je vous connais indirectement et j'ai beaucoup entendu parler de vous.

Sandra Valette, qui était la seconde assise, se leva alors d'un air certain et prononça d'une voix assez forte :

Je suis Sandra Valette.
Mon père, qui est à bord de ce vaisseau a participé à l'élaboration des listes de Utopia1, il a donc pris soin d'y inscrire sa famille, et tout particulièrement moi.
J'ai fini mes études en droit et je me suis fait connaitre par-ci par-là sur le vaisseau. Ma popularité ayant grimpée alors que je ne connaissais personne, je suis devenue la présidente de l'association des animaux. Je gère notamment les vétérinaires et les zoologistes qui s'occupent des animaux présents dans ce que l'on appelle les Jardins d'Utopia1.
Je trouves d'ailleurs que le nom de Jardin n'est pas très approprié car c'est plus une réserve d'animaux que des jardins pour ce promener, à ce propos j'ai une anecdote qui...

Elle regarda autour d'elle et put voir que les autres étaient fatigués de l'entendre : Andréa Morati vint même à bailler...

Euh... Pour finir, la politique que je conduirais sera d'aider le conseil à mener Utopia1 à la trouvaille d'une planète habitable sans qu'il n'y ais de bavures...

Elle s'assit alors subitement.
Hanz Kaller, qui la fixait depuis le début, se leva droit comme un I et s'exprima sur un ton militaire :

Hanz Kaller, ancien Général des forces de polices allemandes.
J'ai participé aux opérations de protection des personnes listées pour la sélection de Utopia1. Nous avions beaucoup de jaloux qui voulaient jusqu'à tuer nos listés, mon devoir était de coordonner les forces pour les protéger.
Vous vous demandez peut-être ce que je fais ici, parmi les politiciens, tout simplement parce que j'ai un talent de persuasion incroyable.

Il bomba alors le torse, se prenant ainsi de haut.

D'après mes supérieurs, je suis un très bon propagandiste et je sais convaincre la populasse.
Avec moi, vous n'aurez aucun soucis de contradiction !
Ma politique ? Le discours !

Il s'assit aussi rigidement qu'il s'était levé et ne cessa de fixer Rüdiger Heinrisch.

Andréa Morati, était une personne plutôt discrète, mais avait la réputation d'être influent.
Il se leva doucement et prit le temps d'ouvrir la bouche avant de sortir chaque mots, qui avaient l'air d'être soigneusement choisis dans son discours.

Je m'appelle Andréa Morati. J'étais un des rédacteurs en chef du journal "La Terre", très populaire sur cette planète en voie de perdition. Je connais d'ailleurs les journalistes de l'Utopien ainsi que beaucoup des membres des journaux mineurs. Je pense que je serais utile lorsqu'il y aura des problèmes médiatiques ou tout simplement lorsqu'il faudra discourir devant les civils.
Je tiens à faire part d'un sujet que je pense fondamental sur le vaisseau que j'aimerais que vous présentiez au conseil, qui est celui des loi et de la justice d'Utopia.
Car il n'y a à ce que je sache aucune loi sur Utopia1, et je pense que sans loi, notre pouvoir directionnel va très vite s'effondrer...
C'est un sujet qui, je pense, est incontournable...

Il s'assit enfin.

Peter Jackson, lui resta silencieux durant un petit moment. Puis il se leva et son regard bleu sombre croisa celui du gouverneur. Un léger frisson parcourut l'échine de ce dernier. Un voix calme et glaciale se fit alors entendre:

_ Je me nomme Peter Jackson , j'étais vendeur d'import export de viande. Je ferais de mon mieux pour faire de ce vaisseau un havre de paix.

Puis, il se réinstalla confortablement dans son fauteuil. Un certain charisme dégageait de cet étrange individu, comme s'il possédait une aura de commandement.

Tous attendaient la réaction de leur gouverneur...

Rüdiger Heinrisch écouta attentivement la présentation de chacun des membres de son conseil. Il sourit en voyant se présenter un homme qu'il connaissait de réputation, Monsieur Forez, qu'il avait déjà croisé quelques fois à des réceptions sur terre, sans avoir le souvenir de lui avoir jamais parlé. Il savait qu'il tenait là un bon élément...

Vint alors le tour de Sandra Valette, qui se présenta comme une écologiste bavarde et pistonnée par son père. Elle parla aussi de la découverte d'une planète viable à l'espèce humaine, ce à quoi Rüdiger ne prêta pas beaucoup attention, ceci étant un projet hypothétique d'un futur lointain, et ce qui l'intéressait était plutôt la gestion du vaisseau dans le présent et dans le futur proche.

Il écouta Hanz Kaller se présenter, tout en se demandant ce que cet ancien gradé de la police allemande faisait dans la politique.

Il laissa ensuite le délégué de presse se présenter en voyant parfaitement le rôle important qu'il allait pouvoir jouer par la suite pour le gouvernement...

Le dernier qui se présenta jeta un froid dans la pièce. Rüdiger, bien que convaincu du charisme impressionnant de l'homme, se voyait mal secondé par un boucher aux idées utopiques reconverti dans la politique...

Il marqua alors un moment de silence, de recueillement, de réflexion, et commença à parler d'une voix sympathique, ais professionnelle. Ils e tourna tout d'abord vers Hanz Kaller.

« Monsieur Kaller, vous allez m'être utile... Ma première décision en tant que gouverneur sera, au vu des tensions entre civils et militaires, de créer une police qui veillerait sur les civils sans plus aucune intervention militaire. Les soldats pourront alors effectuer des travaux qui leur sont plus appropriés, et la population se sentira en sécurité, et tout débordement sera quand même contrôlé. J'attends de vous et de vos hommes une conduite irréprochable, une rigueur militaire, tout en étant à l'écoute des civils... Vous pouvez dès à présent aller contacter le Général Weolyn de cette merveilleuse nouvelle dont je vous fait le messager. Je compte sur votre persuasion pour qu'il l'accepte sans rechigner, cette solution étant favorable aussi pour lui... »

Il attendit que l'homme se lève avant de le quitter du regard et de se tourner vers Andrea Morati.

« Monsieur, vous savez combien les médias et la presse sont importants en politique. J'espère avec votre soutien assurer une bonne entente entre les journalistes et les politiciens. Assurez-vous qu'ils servent bien nos intérêts et qu'ils soient avec nous dans tous leurs discours ou articles. Ne les forcez pas, bien entendu... Influencez les avec vos contacts dans ce milieu pour montrer que nous faisons un bon travail. Je vous demanderai aussi des rapports fréquents basé sur des sondages et des recensements de la population du vaisseau sur leur avis concernant la politique que nous menons, leurs besoins et envies... Je compte sur vous, vous pouvez disposer... »

Il parla alors à la demoiselle du groupe.

« Mademoiselle Sandra Valette, si j'ai bien compris, c'est la partie scientifique de ce vaisseau qui vous concerne le plus. Je vous délègue donc à la tâche de surveillance des scientifiques et de leurs recherches, sur lesquelles vous m'apporterez des rapports fréquents, ainsi que sur l'utilisation concrètes de leurs trouvailles. Vous serez aussi mon contact avec Monsieur Oromis. Je compte sur vous pour qu'il apprécie la liberté d'action que je leur laisse...Bon travail et bonne journée! »

Il regarda alors les deux conseillers restant l'un après l'autre en souriant. Ils e décida finalement à parler d'abord à Ferdinand Forez.

« Monsieur Forez, vous savez comme je suis heureux d'avoir un homme de votre trempe à mes côtés. Je vous serais donc gré de me servir de conseiller personnel. Vous m'accompagnerez partout où je vous demanderai de me suivre, et me donnerez vos conseils avisés que je vous le demanderai... Veuillez maintenant patienter quelques instants dans le bureau de ma secrétaire à côté, en ayant l'obligeance de fermer la porte derrière vous. Merci... »

Il attendit que la porte soit fermée pour regarder mystérieusement le dernier des conseillers.

« Monsieur Jackson, vous vous doutez que je ne vous ai pas gardé ici en dernier lieu fortuitement. Je vais vous confier une tâche qui demandera de votre part la plus grande discrétion... Officiellement, vous serez affrété aux affaires techniques du vaisseau, mais ce domaine ne posant aucun problème, visiblement, votre tâche consistera à surveiller le travail assidu de vos collègues. Vous me ferez des rapports fréquents sur leurs prouesses et leurs éventuels échecs. Je compte sur votre discrétion, vous mesurez parfaitement ce qui pourrais arriver si jamais vous vous faites remarquer... Je ne serais pas content, vous voyez... Allez donc, maintenant... »

Il attendit un instant que l'homme sorte, puis appuya sur l'interphone pour demander à sa secrétaire de faire à nouveau entrer Monsieur Forez. Une fois qu'il fut assis, il lui parla d'une voix enjouée.

« Alors,monsieur Forez, que pensez-vous de vos collègues? »

On frappe à la porte.

Mossieurs le gouverneur c'est le Technicien Supérieur Agrael. Puis je vous parler ?

La secrétaire fit entrer sans attendre le technicien supérieur Agrael. Elle lui demanda de patienter et voyant que c'était une personne importante, appuya sur l'interphone pour interrompre la réunion entre Rüdiger et Monsieur Forez.

Le gouverneur, assis à son bureau, fut interrompu par la sonnerie de l'interphone. Il appuya sur le bouton, un peu mécontent, mais quand il apprit qui était en visite, il dit aussitôt:

"Bien, faites le entrer..."

Puis, pendant que la secrétaire faisait poliment entrer le technicien supérieur dans la pièce aux murs rouges foncés, il dit à son conseiller favoris:

"Veuillez nous laisser un instant, je vous prie... Vous répondrez bien à mes questions à un autre moment..."

Les deux hommes se croisèrent à l'entrée de la pièce, et voyant Agrael, qui lui était totalement inconnu, mis à part les fois où il l'avait croisé à la salle de transmission, il se leva de son siège pour venir accueillir son prestigieux invité. Il lui tendit une poignée de main cordiale pour le saluer, tout en lui souhaitant la bienvenue...

"Bonjour à vous, monsieur Agrael... Bienvenue dans mon bureau. Que me vaut l'honneur de votre visite?"

"Bonjours à vous gouverneur Heinrish, et merci de me recevoir."

Agrael lui sera la main. Puis resta debout.

"Tout d'abord félicitation pour votre élection au poste de gouverneur. Bien je suis ici pour une raison : il faut nous réunir pour décider ce que nous allons faire, les 4 dirigeants du vaisseau c'est nous et le temps presse.

L'Amiral voulait que certaines affaires soient les plus discrètes que possible. Maintenant que vous êtes dans les hautes sphères et moi aussi, je pense que vous devez être au courant."

Agrael fit une pause.

Cela peut prendre du temps. Etes vous prêt à entendre certains mystères d’Utopia ?

Le prêtre fut interloqué par les paroles du technicien supérieur... Ainsi donc il existait des secrets obscurs dans Utopia? Pourquoi cet homme venait le prévenir dans son bureau et non au conseil des quatre supérieurs, dont tous deux faisaient partie... Soit... Il garda un visage neutre, orné de son éternel sourire diplomatique, et dit d'une voix bienveillante...

"Des secrets? Je suis prêt à les entendre, oui... Mais prenez donc un siège. Vous voulez à boire? je crains ne pas avoir d'alcool à vous offrir, je ne bois jamais... Mais j'ai toute sortes de sodas si vous voulez.."

Rüdiger attendit que son vis-à-vis soit assis à sa place pour rejoindre son siège, derrière son bureau. Il croisa les doigts et regarda attentivement Agrael...

"Alors... quels sont donc ces lourds secrets dont vous voulez me parler?"

"De l'eau me suffira.
N'allez pas vous imaginer de la corruption enfin même si j'ai mes doutes sur certains membres de l'équipage.

Bien je vais commencer par le début. Lors d'une vérification de routine, nous avons eu un problème avec les réacteurs nous les avons stopper et isoler du circuit d'énergie. Moi et un équipe son descendu dans les canalisations du vaisseau pour vérifier les canalisations et soudains les réacteurs se sont mis en route, nous avons frôlé la mort se jour là. Suite à des analyses nous avons découverts les traces d'un virus qui s'était retiré de lui même après avoir détraquer le système.

Plusieurs jours on passait et l'Amiral et le vice Amiral on disparu, j'ai moi même fouillé leurs bureaux avec le général Weolyn. L'ordinateur de l'Amiral s'est coupé pendant mes recherches et on ne peut plus le rallumer. Pour le vice Amiral nous avons eu plus de chance enfin pour moi ce n'est pas de la chance, bref j'ai trouver un fichier où il était indiqué que l'Utopia n'a une durée de vie que de 200 ans nos calculs ont confirmé cela.

Je suis l'expert en informatique du vaisseau il n'y a pas plus calé dans ce domaine que moi, seulement l'Amiral à de la ressource et est sûrement plus doué que moi.

Gouverneur nous sommes des spectateurs, chaque recherche a été un échec, un processeur a été trouvé par mes hommes près des réacteurs et se trouve chez les scientifiques. Mais si ils trouvent quelque chose je doute de son utilité.

Nous devons partir maintenant, le temps nous manque. Et nous tenir près à parer tous problèmes. On nous guilde je ne sais où mais nous n'avons pas le choix.

Bien j'ai aussi des doutes sur des plans cacher d'utopia.

Je voulais juste vous prévenir avant la réunion.

Bien maintenant je vais vous laissez, faites vous une opinion vous même"

Sur ces mots agrael sorti du bureau.

Rüdiger écouta attentivement le long discours du technicien supérieur. Il ne fit que hocher doucement de la tête à quelques points plus surprenants du discours, même si celui-ci l'était en règle générale. Il laissa même le technicien supérieur partir, alors qu'il gardait le regard dans le vide, quelque peu perturbé par des nouvelles si étranges... Il pensa alors au général, qui avait omis de lui parler de tous ces détails. Quoi qu'il en soit, cet homme était un type bien, sincère... Pas vraiment une qualité en politique, mais Rûdiger savait l'apprécier à sa juste valeur. Il réfléchit quelques moments aux paroles de Agrael, avant de voir sur l'écran de son ordinateur portable qu'il avait reçu un message personnel du secrétariat général du vaisseau.

Il l'ouvrit et le lut attentivement... L'annonce du conseil... L'élection du dirigeant de celui-ci. Il en serait, et il aurait préparé sa prestation...

Il se concentra alors sur l'élaboration d'un dossier complet sur les problèmes du vaisseau, de tous les points de vue. En tant que politicien, il ne devait pas se borner sur un point de vue militaire, technique ou scientifique, voire même civil, mais bien sur tous en même temps...

Quelques heures plus tard, épuisé par son travail, mais cependant fier de lui, il avait fini de boucler le prévcieux dossier dedandé par le secrétariat général du vaisseau. Il se leva alors de son siège. Son dos commençait à être un peu âgé et le faisait un peu souffrir quand il restait trop longtemps dans la même position... Ce n'était pas vraiment son truc de rester assis derrière un bureau à remplir des montagnes de papiers. Lui, il était homme d'action, homme d'éclat, homme d'apparat, homme de discours.

Certes il se pliait sans rechignements aux volontés administratives qui étaient nécessaires, il le savait, mais ce n'était pas ce qu'il préférait. Il but rapidement un verre d'eau fraîche avant d'aller se coucher. Il dormit quelques heure, plus qu'à l'accoutumée. Non pas qu'il avait le temps de le faire, mais il se devait d'être en forme pour la réunion du lendemain.

Quand il s'éveilla, il se lava et se pressa pour s'habiller. Le grand jour était enfin arrivé, et le conseil ne devrait plus tarder. Soucieux de ne pas arriver en retard à celui-ci, une fois prêt, il sortit de son bureau en donnant les consignes habituelles à sa secrétaire, qui lui souhaita une bonne chance pour le conseil.

Il se dirigea alors vers la salle du conseil, qu'ils allaient inaugurer aujourd'hui pour élire son président, bien que ce titre honorifique n'ait aucune valeur de pouvoir plus importante que les autres grades de ce vaisseau.

On frappe à la porte.

Gouverneur c'est Agrael puis je vous parler ?

Le prêtre était de retour dans ses appartements à la suite de son discour public depuis une bonne heure, allongé sur son lit pour prendre un peu de repos bien mérité, quand sa secrétaire le contacta sur son parlophone. Se levant, il alla jusqu'à l'appareil et après l'avoir écoutée, poussa sur le bouton pour ouvrir la porte au technicien supérieur, afin de l'accueillir.

Une fois celui-ci entré, il le salue poliment et l'invita à prendre un siège...

"Bonjour monsieur Agrael... Que puis-je faire pour vous?"

Bien merci.

Agrael s'installa.

Vous savez que lors de la révolte les civils on détruit de nombreuses choses. Et bien je veux leur faire payer. Ils vont aider mes hommes réparer leurs dégâts. Ce ne sera pas grande chose juste nettoyer et aider les techniciens à porter des choses lourdes ! Pouvez vous leur dire cela et de me rejoindre dans le secteur D avec les civils ?

"Etes vous bien certain qu'il s'agisse d'une bonne solution? Les civils sont quelques fois maladroits, et si, je vous l'accorde, ils sont responsables des dégats, et que bien sûr il est juste de les faire participer aux réparation, je dois néanmoins vous prévenir de mon inquiétude à ce sujet... Qui sait quelle maladresse ceux-ci pourraient faire, et ceci ne ferait que retarder inévitablement les réparations... Mais si vous vous portez garants des hommes que je vous enverrai, je veux bien vous accorder ça, en toute logique, ça va de soi..."

Puis il regarda à nouveau le membre du conseil des quatre qui était venu lui rendre une visite qui s'avérait n'être pas de courtoisie...

Je veux simplement leur faire savoir que quand on s'en prend au matériel et au travail de mes hommes, on en paye les conséquences. Bien si ils sont si maladroits, il passerons le ballait, mes hommes seront heureux de travailler dans un endroit propre lors des réparations.

Je l'avais signalé à l'Amiral si on s'attaque au vaisseau, on aura affaire à moi.

Agrael regarda le politicien qui n'avait rien fait pour calmer la révolte.

Je veux vous parler d'une chose bien plus grave aussi, mais ceci doit rester confidentiel. Pouvons nous en parler ici ?

Rüdiger écouta les paroles de Agrael en hochant de la tête. Il comprenait parfaitement qu'il fallait punir ces hommes qui avaient mis du désordre dans le vaisseau, et savait combien ce dernier était cher au technicien... Il lui répondit alors:

"Bien, je contacterai les civils pour que des volontaires aillent vous rejoindre... Vous sélectionnerez parmi eux ceux que vous croyez capables d'aider vos techniciens, et les autres passeront la serpillère... Et si personne ne se désigne, j'en désignerai parmi les émeutiers..."

Agrael l'avait intrigué avec sa dernière phrase... Qu'est-ce qui pouvait être aussi secret qu'on ne puisse être certain d'en parler en sureté dans le bureau du dirigeant des civils, président du conseil?

"Bien sûr que nous pouvons en parler ici... Rien de ce qui se dit ici ne sort de cette pièce, soyez en assuré, et parlez avec franchise, je vous prie... Vous m'intriguez, je dois l'avouer!"

Vous êtes au courant du mort dans le secteur D. Et il ne fait pas parti de l'équipage du vaisseau ni civils ni technicien, ni militaires et ni scientifique. Il n’appartient pas au vaisseau et je pense que ce n'est pas le seul et pourtant il a voulu me prévenir d'un danger qui pèse sur moi.

Enfin bref nous sommes plus nombreux que prévu !

Rüdiger prit une mine grave, sévère et pensive. Il se tenait le menton en fronçant les sourcils en écoutant les dires inquiétants d'Agrael... Ainsi ils étaient plus que prévu... Mais qui donc étaient ces étrangers, et comment sont-ils entrés? Puis, une idée lui vint, il en fit part au technicien...

"Organisons un recensement qui n'éveillerait pas les soupçons de ces étrangers... Nous ferons passer le message que ce ressencement de population aura pour but de compléter les listes de passagers qui nous paraissent inexactes... Nous ne leur mentons même pas, mais les inconnus se serviront certainement de cette occasion pour s'inscrire sur les listes, et nous n'aurons plus qu'à comparer aux vraies listes... Ils seront découverts... Et si certains se méfient, nous n'auront qu'à rendre ce ressencement obligatoire et donnerions un brassard voyant à chaque habitant du vaisseau pour qu'il le porte... Nous verrions ainsi ceux qui ne sont pas passé, et pourrions contrôler leur identité... Qu'en pensez-vous?"

Pourquoi pas mais je préfère que cela reste entre nous, nous avons vu la négligeance des militaires dans l'affaires de la révolte.

Bien organisez cela donc, et prévenez moi quand nous aurons les nouvelles listes.

Combien ne civils pensez vous m'envoyer ?

Agrael ce calla encore plus profond dans le siége.

"Ne vous inquiétez pas, je prends en charge ce problème, merci de la confiance que vous m'accordez... Seuls vous et moi sommes au courant de cette affaire, et seuls nous devons le rester! Je compte bien entendu sur votre discrétion... Quant au nombre de civils que je vous enverrai... Et bien dites-moi plutôt de combien vous en avez besoin et je ferai mon possible pour vous satisfaire..."

Puis se rendant compte de son impolitesse d'hôte...

"Oh, veuillez m'excuser... Vous prendrez bien quelque chose à boire?"

Toujours pas d'alcool je suppose. Bien si vous avez une tisane j'en prendrais bien une.

Pour ce qui est du nombre de civils je pense que 150 devrait suffire.

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